ISSN 2421-5813

La vie me fut un merveilleux voyage

Gouffre intérieur de pleurs emplis, palais vendus

pour rien, pour s’en aller plus vite, sans bagages

Léger, des vieux portiers inentendu.

Me fut ? Non pas. Elle m’est un parfum

où le jais à jamais se mêle à la cannelle

Où je goûte la vie si belle d’être belle

et pour moi, sans commencement ni fin.

J’y passe insoucieux dans les déserts

On y boit la rosée du temps. Le temps protège

ceux qui l’aiment autant qu’eux-mêmes. Sur des airs

de forçats, moi j’ai dansé ! Mais que n’ai-je

forcé, choisi, voulu ? Ce n’était rien

que la poussière du soleil, une pépite

de nombres, d’inflexions, de mouvements ou bien

ma respiration même. Et j’allais vite…

Pierre Seghers,  Le Temps des merveilles

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