Volt
les tours penchées les cieux obliques
les autos tombant dans le vide des routes
les animaux bordant les routes rurales
avec des branches couvertes d’hospitalièrs qualités
et d’oiseaux en forme de feuilles sur leurs têtes
tu marches mais c’est une autre qui marche sur tes pas
distillant son dépit à travers les fragments de mémoire et d’arithmétique
entourée d’une robe presque sourde le bruit caillé des capitales
la ville bouillonnante et épaisse de fiers appels et de lumieres
déborde de la casserole de ses paupières
ses larmes s’écoulent en ruisseaux de basses populations
sur la plaine stérile vers la chair et la lave lisses
des montagnes ombrageuses les apocalyptiques tentations
perdu dans la géographie d’un souvenir et d’une obscure rose
je rôde dans les rues etroites autour de toi
tandis que toi aussi tu rôdes dans d’autres rues plus grandes
autour de quelque chose
Tristan Tzara, Indicateurs des chemins de cœur