ISSN 2421-5813

Les nuits de Paris ont ces odeurs fortes
que laissent les regrets et les maux de tête
et je savais qu’il était tard
et que la nuit
la nuit de Paris allait finir
comme les jours de fêtes
tout était bien rangé
et personne ne disait mot
j’attendais les trois coups
le soleil se lève comme une fleur
qu’on appelle je crois pissenlit
les grandes végétations mécaniques
qui n’attendaient que les encouragements
grimpent et cheminent
fidèlement
on ne sait plus s’il faut les comparer
au lierre
ou aux sauterelles
la fatigue s’est elle envolée
je vois les mariniers qui sortent
pour nettoyer le charbon
les mécaniciens des remorqueurs
qui roulent une première cigarette
avant d’allumer la chaudière
là-bas dans un pont
un capitaine sort son mouchoir
pour s’éponger la tête
par habitude
et moi le premier ce matin
je dis quand même
Bonjour
Philippe Soupault

Philippe Soupault, Westwego

Lascia un commento

Il tuo indirizzo email non sarà pubblicato. I campi obbligatori sono contrassegnati *

*

*